Dead...Reborn

Je m'appelais Cameron Silland. J'avais 17 ans et pas mal de problèmes de communications. En fait, un visage vraiment pas terrible...Ouai, plutôt moche même, pas vrai? Et puis une grande faculté à être médiocre voir invisible. Carrément, genre, un putain de super-héro, sans dec. J'ai pas vraiment kiffé ma vie. Mes cheveux ont poussé au rythme de mon exil mental. Et puis en une nuit, mon quartier s'est transformé en poster de Black Sabbath. J'étais dans la voiture avec mes vieux, mon frère Greg et 80% de la ville, tous bloqués sur l'interstate. Quand la meute est arrivée, j'ai pensé à ce film sur le raz de marée en Thaïlande. Putain, c'était comme si la foule se mettait à hurler d'un même cri, un truc énorme à rendre dingue. Un hurlement de fin du monde. La plupart sortait des voitures pour retourner vers la ville. Mon père pleurait et tremblait comme un noyé. Il dit un truc, genre : "Je vous aime mes chéris" puis il a tiré sur ma mère, d'un coup. La balle est même venue se coller dans ma portière. Il s'est retourné vers mon frère qui était en train d'ouvrir la sienne. J'ai vu son oreille se déformer sous l'impact. Sa tête à cogné la vitre, et c'est tout. Moi, j'ai été plus rapide, une putain d'qualité. Mon père à crié mon nom, je crois, puis il a tiré une dernière fois. Un chauffeur de bus, costaud, une vraie bête, s'est mit à courir vers moi, sa joue gauche pendait comme steak et frappait sa gorge à chaque foulée. Alors j'ai sprinté comme un taré, comme une proie, comme un putain d'consommable sur pattes. Saint Ozzy, priez pour moi. Délire! J'ai tourné en rond, dans les bois qui bordent l'interstate, dans le noir, guidé par les râles. Bon, allez, on abrége. J'ai trouvé un drôle d'endroit, la maison de Joachim et Sonia : "Silly Muse". Un couple sympa, des artistes, enfin surtout lui. Il m'ont accueilli et carrément sauvé, en fait. Deux jours après, toute une bande est arrivée à la maison. Arden, un black costaud, carré et Hugo un autre costaud mais pas très net, sa petite fille Ophelia, Jerry un gars sympa (pas vraiment ma came au début, mais plutôt cool, en fait), Tyrell, je sais pas, ça collait moyen...Toi tu l'aurais trouvé à ton goût, sans doute. En fait, ce que je préférais chez lui c'était sa copine, Blue. Un vrai canon. Le genre de fille qui sera jamais pour moi. Elle était pour lui, apparemment. Le pire c'est qu'en plus, elle avait l'air gentille. Quand on s'arrête de courir avec des monstres au cul et qu'on prend le temps de respirer, les habitudes reprennent le dessus. Je sais bien que je n'était pas le seul à la trouver mortelle. On était tous comme des dingues, tu vois, quand elle apparaissait, tous. Même ceux qui tournait la tête finalement, un peu triste mais content d'avoir encore ce genre de spectacle. Il aurait pas fallu grand chose pour ça parte en couilles tout ça. Bref, le temps a passé. Hugo, la montagne, s'est enfoncé dans un délire total. Un jour il a passé une heure à m'expliquer que sa femme était en séminaire à Barcelone puis il m'a attrapé et serré en pleurant, parlant de charniers et de ses missions, à l'époque. J'était terrifié. Ce gars aurait pu me briser en deux contre sa poitrine. Un truc de ouf... Sa petite fille, par contre, apportait un truc chouette dans la maison. En fait, tout le monde essayait de la jouer normale pour elle et du coup, tout le monde en profitait. Ca faisait du bien. Bon et puis, elle était marrante. C'était pas du luxe, tu t'en doutes... Moi, j'ai commencé à traîner de plus en plus avec Jerry. Faire des trucs et se rendre utile comme pour la bouffe. Le dernier livre qu'il avait lu, il l'avait trouvé dans un paquet de corn flakes mais à la longue, je l'ai trouvé cool et finalement très démerdare dans tout çà. On était pas forcement des grands chasseurs cro-magnons mais côte à côte, à l'affût, on oubliait vite dans quelle merde on était...pendant deux minutes. C'était déjà bien. Et puis, c'est bizarre mais je crois qu'il m'aimait bien. Joachim était un mec vraiment gentil. Il devait être déconnecté depuis bien longtemps déjà. Sonia avait l'air de tout gérer et de le laisser faire ses trucs d'artiste et ses expos. Un bon business qui rapportait assez d'argent snob pour leur permettre de vivre en ermites dans les bois. Assez d'argent pour ne avoir à y penser. C'est vrai que ça rend cool. En même temps, il avait l'air d'être vraiment heureux de nous avoir ouvert les portes, d'être utile pour de vrai et d'avoir genre, une famille. C'était son truc : "j'ai attendu la fin du monde pour en avoir une...". Ouai, pas faux. Et puis, un mec qu'a les cheveux long passé vingt piges est forcement un mec bien. On s'en sortait pas mal. Et puis, les gi-joes sont arrivés. Ils ont balancé cette histoire de camp sécurisé à Fairbury. C'était tentant. Alors on a monté une expédition pour chopper de l'essence et des trucs. Johnny-belle-gueule a voulu organiser le truc et laissé Arden avec les filles. C'est vrai que Joachim n'était pas un warrior et qu'Hugo...Enfin bref, on est parti tous les trois. Putain, quel merdier. On a vu des infectés en masse mais d'assez loin pour nous laisser travailler. Ca n'a pas empêcher de nous trouver face une saloperie oubliée dans une ambulance. Un truc genre l'horreur, couvert de boursouflures dégueux, prêt à nous péter à la gueule. Putain, Jerry a sorti sa pelle de commando et l'a décapsulé comme un cigare. Délire! J'ai rien dit mais je me suis pissé dessus. Et c'est là que les choses ont vraiment déconné. Une fille à poil, hurlante comme une dingue est sortie du night club à 200 mètres. Derrière elle, un black tapant un sprint. Elle avait à peine rejoint le bouchon de voitures quand il la fauché puis savaté comme un malade. Un putain d'carnage. Elle a eu moins de chance qu'un flocon de neige en enfer. Tyrell est parti comme une balle, nous laissant comme deux cons avec Jerry. Il a commencé par se faire découper la jambe à la hache et avant qu'on ai eu le temps de réagir et le rejoindre, il a balancé une décharge de canon scié. L'autre a été quasi coupé en deux. La fille était morte. A l'entrée du Bowling Paradise on commençait à voir du monde s'agiter. Des mecs en armes et des filles attachées comme chiens en laisse, enfin tu sais . Et puis surtout, en face, la meute arrivait au putain d'galop. On a repassé le garde-corps et filé en contrebas, vers la foret. Et là, putain, je me suis fait pourrir par Tyrell. J'avais laissé mon jerrican, trop occupé à essayer d'aller sauver le cul de ce connard. J'ai pas réfléchi, fait demi-tour pour aller le rechercher. Jerry à essayé de me retenir. Pas d'bol, j'suis rapide, j'était déjà remonté là-haut. J'ai tracé entre les voitures. Oh fuck me! Les infectés arrivaient en masse mais c'est un fumier bien vivant qui m'a chopé. Ma gueule a croisé deux trois coup de crosses et je me suis senti traîné comme une merde en gueulant. La dernière chose que j'ai vu c'était les corps en miettes de la fille et du black, se faire dévorer par les choses. Voila, fin de l'histoire. C'est pour ça qu'il vaut mieux parler au passé, t'es d'accord? Combien de temps tu crois qu'il me reste? Allez, je sais. Je suis comme toi, à la différence que j'ai encore mal. C'est sympa que tu m'ais écouté. T'as pas le choix, c'est vrai. T'avais l'air jolie, en plus. Putain (ricanements) je crois que j'aurais préféré caner là bas. Je tiendrai jamais. Je supporterai pas autant que toi.