jeudi 22 juin 2017

Vectorium Death Guard - le commencement


Il avait tout sacrifié, tout donné. Sa vie, son âme, son devoir, ses compagnons. Tout. Il ne lui restait plus rien. Et pourquoi? Avait-il vraiment fait tout cela en vain?

D'aussi loin qu'il pouvait se rappeler, il avait toujours servi honorablement. A l'avant garde des batailles les plus dures et les plus meurtrières. Lui et ses frères avaient passés des mois, des années entières parfois à patauger dans la boue d'innombrables planètes. Menant les guerres de siège, les guerres sales, les guerres d'usure que personne d'autre ne souhaitait mener. Il savait où était son devoir. Il ne cherchait alors ni la gloire, ni la reconnaissance, il était né pour diriger ses frères et les mener à la victoire. Au nom de l'Empereur, et de son père.

A genoux, mortellement blessé, brisé, au milieu des corps déchiquetés de ses hommes, il revit sa vie défiler devant ses yeux alors que les poils de son cou se hérissaient sous le souffle d'air précédant le choc de la lame. Le coup fut net, précis, ses vertèbres surhumaines n'offrirent au final que peu de résistance à la lame maudite. Sa tête roula dans l'ichor de ses frères, ses yeux morts fixant le carnage.

En vain. Cela avait été les premiers mots de leur ennemi. Leur ennemi... leurs frères aurait-on du dire. Leurs frères perdus qui s'étaient détournés de la lumière de l'Empereur. Comment cela était même possible? Un astartes ne tue pas un astartes. Cette règle était immuable. Enfin c'était le cas avant... Avant ce que l'on appellera plus tard, le massacre d'Istvaan III.

Certains humains avaient commencé à vénérer l'empereur comme un Dieu, et certains astartes avaient laissé faire, malgré la désapprobation de leur père. Mais Dieu ou non, comment avait-il pu laisser une telle chose survenir? Comment un être omnipotent et omniscient pouvait-il laisser Horus, son fils préféré, le Maitre de Guerre, massacrer ses propres hommes? Avait-il si peu de considération pour ses enfants? Cette étincelle de doute l'assaillit quelques secondes avant que le capitaine World Eaters dévoyé, ne lui tranche la tête de sa hache tronçonneuse. Il ferma les yeux et l'avenir s'offrit à lui: il aperçut la galaxie en flammes, les mondes de l'Imperium ravagés, Terra assiégée et l'Empereur terrassé. La vérité était insupportable: oui, il avait tout sacrifié en vain. Il inclina la tête et tout fut terminé.

Son existence aurait pu s’arrêter là, sur le sol détrempé du sang et des tripes de ses hommes, auxquels se mêlaient des asticots se tortillant dans la fange toxique qui avait transformé cette planète en marais putride et impropre à la vie. Plusieurs mois plus tôt, des bombes virales avait été larguées par Horus, dévorant les os comme les chairs et réduisant des milliards d'êtres vivants en une soupe biologique primitive, toxique, immonde.

Il s'abandonna à son destin, mais une autre puissance en décida autrement. Elle attrapa son âme entre ses doigts purulents et lui murmura. Elle lui promit la vie pour ses frères et une éternité pour se venger de ses bourreaux, pour tuer les traîtres et les lâches qui les avaient abandonnés à leur sort. Tout çà en échange d'une toute petite chose: son âme.

Il ne lui restait déjà plus rien, il fut facile d'accepter.

La chose difforme qui se releva de la fange toxique, plusieurs jours après sa mort, n'avait plus rien à voir avec le maitre de chapitre qu'il avait été. Les bienfaits de celui à qui il avait voué son âme s'étalait sur son corps: furoncles, abcès, asticots, plaies béantes. Mais il était en vie, en quelque sorte du moins, et bien décidé à se venger; se venger de tous ceux qui avait le malheur d'être en vie.

Son ancien nom, son ancienne allégeance, tout cela n'avait plus d'importance à présent. Son nouveau Dieu lui murmura un nouveau nom: Jharunagh le déchu, synonyme de massacres pour les milliers d'années à venir...

3 commentaires:

lucius a dit…

Très inspiré et très inspirant. Jolie plume, efficace et juste. Et en plus, j'ai appris un mot nouveau😉

Franck a dit…

J'adore... Rien d'autre à dire... Génial !

roro a dit…

merci ;)