Fluffitude !

Ah Fluffitude quand tu nous tiens !

En faire de trop ou pas assez ?

Telle est la question !

Je me revois encore, pris à part (en tout bien tout honneur) par le MJ de l'Escargot Rouge pour m'introduire (là encore c'est une image) dans la campagne du Fort de Gisombre.

MJ : "Bon alors, tu es désigné par tes pairs (moi j'avais compris mes "pères" mais j'ai rien dit), pour faire la carte du Fort de Gisombre. Tu réussiras ta quête si tu leur remets l'intégralité du donjon cartographié".

Moi : "Humm, miam, miam !"

MJ : "Des questions ?"

Moi : "Non".

Roule ma poule ! Emballé, c'est pesé ! Mon intro était finie et je savais intrinsèquement, philosophiquement et matériellement pourquoi j'allais rejoindre un groupe d'aventuriers (et aléatoirement m'emmerder à dessiner ce put... de donjon pendant des heures de jeu).

Car disons-le très clairement, la préparation à la campagne du Pic du Tonnerre a fait un flop retentissant, hier soir. La série de préludes qui devaient investir les personnages dans leur quête respective, a fini par produire tout le contraire : rendre incompréhensible une histoire aussi simple qu'un "Petit ours fait du vélo".

A qui la faute ? Mais, charité ordonnée commence par soi-même !Traumatisé par mon introduction dans Gisombre, et par soucis d'étoffer vos personnages, j'ai eu le tort d'être trop ambitieux ou gourmand, en modifiant la grande Histoire, et par la même, la vôtre. Je me suis attelé à rendre vos implications plus évidentes et plus personnelles pour éviter le syndrôme de l'embauche dans la taverne et au final, je n'ai fait que les complexifier.

Vos préludes devaient légitimer vos présences avec plusieurs degrés de lecture :

1. Avoir une quête officielle (celle pour laquelle vous répondez à l'appel de la Guilde),
2. Matinée d'une quête officieuse (celle, honorable ou inavouable, qui vous motive réellement),
3. Le tout saupoudré d'une romance naissante, grrrrr !!!
4. Avec un zest de scènes hard (parce qu'il en faut)
5. Et deux ou trois blagounettes.

Et là, patatras ! Le vendredi 11 septembre au soir, après 4 mois d'attente, la séance commence et tout s'emmêle dans vos petites têtes. La quête vaillante et héroïque côtoie la vile manipulation, la vérité s'enroule autour du mensonge.

"Mais au fait, où suis-je, que dois-je dire ?

Que dois-je faire ?

Mais qui êtes-vous, je vais appeler la police".

Entre ceux qui savent tout, mais qui ne disent rien en souriant dans leurs barbes et ceux qui ne savent plus, j'ai vu passer dans les yeux des joueurs, des canards sauvages pendant toute la soirée. Ping-pongs mous avec les PNJ, sourires sardoniques, lippes boudeuses et oeils torves. On se croyait dans un roman d'Agatha Christie où tout le monde connaissait la vérité sans jamais osez la dire. Mais où étaient donc passer mes De Niro et Pacino des Préludes ? Frappez, cognez si les mots ne sortent pas.

Au mutisme qui régnait autour de la table, on me répond qu'il est difficile de parler quand on est 5 joueurs. Je tiens à rappeler qu'à l'Age d'Or de notre jeu de rôle (Runesquest, par exemple), nous étions 4 joueurs et ce cher Manu parlait pour 2. Je ne crois pas que Killian (qui pourrait jouer dans une pub pour Audika), vous empêche de vous exprimer (même si j'ai vu des efforts).

Ok, c'est de ma faute ! J'aurais dû alléger l'ambiance et revoir vos implications plus simplement. Je vais commencer par vous envoyer un petit résumé de vos préludes avec ce qui peut être dit ou ce qui vous paraît relever du secret. J'ai sûrement été trop directif dans ces choix. Mais là encore, cela relève du bon sens et seul vous pouvez décidez de ce qui peut être étalé au grand jour ou laissé dans l'intime.

Eh les mecs ! Réveillez-vous ! Prenez un peu le pouvoir ! Autant j'ai commis une erreur en complexifiant votre fluff, mais il faudrait aussi que vous vous y mettiez, que vous vous investissiez ! Qui m'a appelé dans la semaine pour me dire "Alex, c'est la cata, tu pourrais me rappeler les noms des PNJ de mon prélude. Je dois faire quoi : tuer qui, Kael'Tass ou Qwarion ? (non, là c'est une blague). Pourquoi finalement j'irais sous le Pic du Tonnerre ? Et à cette dernière question, je répond : "Mais à toi de me le dire, chéri". Quand certain m'envoie le journal intime de leur personnage, d'autre se pointe en touriste en ayant même pas relu ses notes.

DD4 est un jeu de rôle qui me demande beaucoup de préparation. Je porte en moi la malédiction du mago qui oublie son sort aussitôt qu'il est lancé. Ce qui veux dire que je suis obligé de relire systématiquement les règles. A côté de cela (et je le veux bien aussi), je prépare les combats, j'illustre mes propos par des dessins, je retravaille des détails pour que ce soit plus sympa. Bref, en me donnant autant de mal, j'attends en retour un minimum de plaisir et d'investissement de votre part. La prochaine partie se programmera en fonction de vos réponses. Et non Jean, ce n'est pas un légendaire pétage de plomb d'Alex, seulement une question que je pose au sujet de votre implication.

Fluff, alors !